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Caroline Piette

Psychologue clinicienne agréée
Psychothérapeute

Faut-il s’inquiéter de consommer plus d’alcool en période de confinement ?

Depuis le début du confinement, de nouvelles habitudes prennent leur place dans notre quotidien comme une consommation plus régulière d’alcool. La perte de nos repères, l’ennui, la solitude, l’anxiété ou même l’angoisse peuvent nous amener à ressentir le besoin de consommer et de consommer plus.

Pourquoi je consomme plus ?

Vraisemblablement qu’en consommant vous recherchez une forme de soulagement durant cette période anxiogène. Lorsque vous buvez de l’alcool, vous stimulez au niveau cérébral le système de la récompense. Quand vous stimulez ce circuit, votre cerveau libère différents neurotransmetteurs dont la dopamine, fréquemment appelée l’hormone du plaisir.

Est-ce un problème ?

Tant que votre consommation reste modérée, elle peut avoir des effets positifs sur votre moral. En effet, en stimulant ce système de la récompense et en libérant de la dopamine vous ressentirez rapidement un soulagement, une diminution de l’anxiété voir même une certaine forme de stimulation.

​Toutefois, le circuit de la récompense à une caractéristique importante : il sert à renforcer certains comportements. Cela revient à dire qu’en stimulant ce circuit régulièrement vous renforcez votre besoin de boire et de libérer de la dopamine. C’est ainsi que les phénomènes de dépendances à l’alcool, à la nicotine et aux drogues voient le jour.

Alors cette augmentation est-elle un problème ? Tout dépend des raisons de cette augmentation et des buts recherchés. Si habituellement vous ne consommez pas d’alcool en semaine et que depuis le début du confinement vous buvez un verre le soir dans une dynamique de convivialité, cela ne pose pas de problème. Il faudra néanmoins être attentif à ne pas faire perdurer cette « habitude ». A contrario, si l’augmentation de votre consommation constitue une stratégie pour faire face au stress ou au sentiment de solitude, il est important de rester à l’écoute de vos besoins afin de ne pas devenir « dépendant » de cette stratégie.

En cas de questionnement relatif à votre consommation d’alcool, n’hésitez pas à prendre contact avec un professionnel de la santé.

Que faire ?

  1. On ne se rend pas toujours compte de nos consommations que ce soit en termes de fréquence ou de quantité. Dès lors, je vous invite à utiliser un carnet pour les recenser. Ainsi, vous pourrez surveiller votre consommation et l’ajuster en cas de nécessité. Si vous observez une augmentation progressive de celles-ci et que cela vous inquiète, je vous propose d’imprimer la grille ci-jointe « Grille d’auto-observation ». Celle-ci a pour but de vous aider à identifier les situations dans lesquelles vous ressentez le besoin de boire et de décomposer les émotions, les pensées et les comportements qui y sont liés. Ensuite, la dernière colonne vous permet de réfléchir à des pensées ou des comportements alternatifs à la consommation d’alcool.

  2. Ne faites pas de stock. Les magasins d’alimentation restent ouverts, il n’y a donc pas de raison d’amasser des quantités importantes. De plus, si vous possédez un stock d’alcool, la tentation sera d’autant plus grande de la consommer. Et vous finirez pour en racheter.

  3. Maintenez une routine active afin de structurer vos journées et programmer des activités. Profitez de ce temps pour développer vos ressources internes. Essayez de nouvelles pratiques comme le yoga, la méditation, le sport, les arts créatifs, le jardinage, etc. Cela vous occupera et vous donnera l’impression d’évoluer.

  4. Préserver les liens sociaux grâce aux moyens de communication actuels. Il est possible de partager des moments sans que l’alcool soit au centre de ceux-ci.

  5. N’hésitez pas à contacter un professionnel de la santé mentale. Malgré cette période anxiogène, beaucoup de patients mettent leur thérapie « en pause » car ils se sentent capables de tenir quelques semaines sans aide ou alors car ils sont mal à l’aise avec le système de vidéo-conférence. La thérapie permet également de maintenir un lien social et d’exprimer les émotions souvent tues ou refoulées. Le risque en mettant votre thérapie sur pause ou en ne prenant pas contact malgré vos besoins, est de tomber dans un cercle vicieux « foutu pour foutu ».

Passez le test !

Je vous propose un questionnaire visant à la détection d’une addiction à l’alcool. En cas de résultats supérieurs à 12 chez l’homme et 11 chez la femme, je vous recommande de prendre contact avec un professionnel de la santé. Un score supérieur ou égal à 8 chez l’homme et 7 chez la femme correspond à un usage inadéquat actuel de l’alcool.

Passez le test

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Caroline Piette

Caroline Piette

Psychologue clinicienne